Au sortir de la crise du covid, le moment semble bien choisi pour que les grandes écoles et les universités françaises se positionnent plus fortement en Inde.
Merci au comité Inde des Conseillers du Commerce Extérieur Français de m'avoir invitée à publier cet article sur leur page Linkedin le 17 février 2022.
Avec sa démographie étudiante (38,5 millions d’étudiants, soit 15% de la population étudiante mondiale) et ses perspectives économiques, l'Inde représente bien sûr un marché pour tous les établissements d'enseignement supérieur qui veulent internationaliser leur recrutement. Mais le sous-continent offre aussi une immense richesse académique. En Inde se trouvent des universitaires d’excellent niveau et de brillants étudiants, qui ne trouvent pas toujours chaussure à leur pied pour poursuivre leurs études dans leur pays.
20 000 étudiants indiens en France d'ici 2025
La bonne nouvelle, c'est que jeunes Indiens choisissent de plus en plus la France pour leurs études supérieures. La croissance des chiffres a été rapide, passant de 4000 étudiants indiens en France en 2015 à 10000 en 2019, grâce aux efforts de l’État et à la mise en place de bureaux de représentation locale de plusieurs grandes écoles françaises. Notre objectif commun est de porter leur nombre à 20 000 d’ici 2025.
Pour autant que nous puissions nous féliciter de ces résultats, les défis restent de taille. Actuellement, la France attire moins de 2% des quelque 600 000 à 750 000 Indiens qui partent chaque année étudier à l’étranger. Pour poursuivre notre progression, il faudra développer plus de cursus en anglais, garantir de bonnes conditions d’accueil et une employabilité élevée à la sortie, proposer des bourses prestigieuses, ainsi que faciliter les procédures administratives.
L’impulsion du gouvernement indien pour de nouveaux projets internationaux
Avec la nouvelle politique nationale d’éducation (National Education Policy 2020) du gouvernement indien, un grand ensemble de réformes voté en 2020, les universités indiennes sont elles-aussi appelées à internationaliser leurs cursus par le biais de partenariats avec des universités étrangères notamment. Cela représentera, nous l'espérons, une impulsion pour que de nouveaux projets, créatifs et ambitieux, émergent dans les prochaines années : doubles-diplômes, campus d'établissements français, universités franco-indiennes…
De leur côté, les entreprises françaises de notre réseau CCEF, grands groupes comme PME, ont un rôle important à jouer afin que la France ne perde pas les talents qu’elle a formés. Ces diplômés de grandes écoles et universités françaises reviennent souvent travailler en Inde. En accordant une importance particulière à ces profils, les sociétés françaises en Inde peuvent bénéficier de l’expertise de jeunes (et moins jeunes) dotés d’une double culture académique et professionnelle précieuse, au cœur de la relation franco-indienne de demain.
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